Le président Joe Biden fait la promotion de son cadre économique indo-pacifique (IPEF) lors de son premier voyage présidentiel dans la région pour renforcer la présence américaine en Asie. Ce nouvel accord commercial remplace le Partenariat transpacifique (TPP) dont son prédécesseur, Donald Trump, a dû retirer les États-Unis en 2017.
Bien que les détails de l’accord ne soient pas encore connus, l’administration Biden a clairement indiqué que cet accord sera différent des autres blocs commerciaux traditionnels. L’IPEF n’offre pas d’incitatifs tels que des tarifs plus bas ou un meilleur accès au marché américain. Au lieu de cela, il cherche à promouvoir des normes économiques partagées couvrant l’économie et la technologie numériques, la résilience de la chaîne d’approvisionnement, la décarbonisation et les normes des travailleurs, entre autres. En outre, les pays membres peuvent choisir de participer à certaines parties du cadre.
Alors que les États-Unis profitent de cette occasion pour marquer leur engagement à rester une force de premier plan en Asie, c’est une pilule difficile à avaler pour les électeurs américains. Quel que soit le contenu de ces accords commerciaux, les électeurs ont tendance à les associer à des pertes d’emplois. Ainsi, même si les négociations pourraient durer de 12 à 18 mois, cet accord pourrait se retourner contre l’administration avant les prochaines élections de mi-mandat.
L’IPEF devrait inclure les alliés américains tels que le Japon, la Corée du Sud et l’Australie. Il comprendra également des pays critiques d’Asie du Sud-Est qui font partie du plus grand bloc commercial du monde, le Partenariat économique global régional (RCEP), couvrant 30 % de l’économie mondiale. Ce bloc comprend 15 États membres, dont la Chine, qui a joué un rôle crucial dans sa négociation.
Il convient également de rappeler que l’IPEF devrait remplacer le Partenariat transpacifique (TPP), pierre angulaire de la politique économique de l’administration Obama en Asie-Pacifique. Cependant, le président Donald Trump a retiré les États-Unis du pacte en janvier 2017. Les 11 autres signataires ont élaboré avec succès un nouvel accord commercial connu sous le nom d’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) auquel la Chine a soumis une demande d’adhésion deux ans après avoir signalé son intérêt à rejoindre le bloc en septembre de l’année dernière.
Pour de nombreux membres, en particulier en Asie du Sud-Est, un tel engagement américain dans la région manque de clarté. S’adressant à Al Jazeera, un analyste de l’économie et du commerce à l’Institut malaisien d’études stratégiques et internationales se demande s’il s’agit d’un moyen pour les États-Unis d’imposer leurs normes aux pays les plus pauvres.
Alors que des pays comme la Thaïlande et le Vietnam ont exprimé leur intérêt pour l’IPEF, ils n’ont pas encore pris de position claire. Il est également difficile de savoir si les pays ayant des relations commerciales approfondies avec la Chine seront disposés à participer.