Jeudi, la Banque centrale a annoncé qu’elle rencontrerait les responsables des banques commerciales et des maisons de transfert autour du taux de change, de l’informatisation des opérations de change et de la circulaire 114-2. Cette réunion de la Banque centrale, censée s’inscrire dans le cadre de ses efforts pour maîtriser le taux de change, intervient dans un contexte d’inflation croissante alors que le marché des changes s’emballe.
Le taux de change a augmenté de plus de 14% au cours des trois derniers mois et est en hausse de 5% pour le seul mois d’août, mettant davantage de pression sur le portefeuille des ménages et augmentant le coût de la vie.
Depuis octobre 2020, le taux de change augmente de 0,16 gourdes par jour. Au cours des deux dernières semaines, il a augmenté à un rythme record de 0,68 gourdes par jour, soit quadruplé, avec une fourchette de fluctuation quotidienne de -2,14 à +3,70 gourdes.
Au cours des dernières années, la Banque centrale a annoncé des actions pour ralentir le déclin rapide de la gourde. Ses efforts n’ont pas encore porté leurs fruits.
À la suite des conclusions de la Banque centrale selon lesquelles des maisons de transfert abusaient des bénéficiaires des envois de fonds en les forçant à accepter des rémittences en monnaie locale à des taux bien inférieurs aux taux du marché, elle a publié la circulaire 114-1. Cette mesure, rejetée avec force par les maisons de transfert, a été reportée à plusieurs reprises. Selon la banque centrale, l’objectif de la circulaire 114-1 était non seulement de réduire les abus, mais aussi de ralentir le déclin de la gourde.
La mesure obligeait les banques et les maisons de transfert à déposer les transferts en devises étrangères si le compte du bénéficiaire était dans la même dénomination. Sinon, le bénéficiaire doit recevoir les fonds en gourdes dans n’importe quel point de service sur le territoire national au taux de référence de la BRH.
La circulaire 114-2, qui ferait l’objet de discussions lors de la réunion de la banque centrale avec les banques commerciales et les sociétés de transfert, est une émanation de la circulaire 114-1. Selon la Banque de la République d’Haïti (BRH), la validité des dispositions de la circulaire 114-2 était la suivante :
- Nécessité de protéger les destinataires des transferts
- Nécessité d’améliorer la transparence, la gouvernance dans les opérations de transfert international et de protéger le système financier contre le risque de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme
- Nécessité d’atténuer le risque de pénurie de liquidités en dollars
- Nécessité pour le régulateur de se donner les moyens d’assurer un comportement de change reflétant au mieux la situation des fondamentaux